Bernadette est une fillette pauvre, elle rencontre au bord du Gave une belle dame. Elle ignore que l’Eglise vient de proclamer le dogme de l’Immaculée Conception, mais la dame se présente : ‘je suis l’Immaculée Conception »… A l’aube du XXe siècle, Bernadette reçoit de Marie le premier grand message de conversion donné du Ciel pour notre temps. Les débuts de sa vocation sont ceux d’une voie extraordinaire, mais sa vie, depuis la fin des apparitions et son entrée en religion, est celle d’une voie ordinaire. ‘L’important n’est pas de faire beaucoup, dit-elle, mais de bien faire’… Simple, peu mystique, espiègle, elle déroute la bonne société, mais sous son habit religieux il y a une plaie qui la martyrise quotidiennement.
Avant de devenir la sainte Bernadette mondialement connue et priée notamment pour « obtenir des grâces de salut en faveur des pauvres et des petits », Bernadette était une petite paysanne du sud-ouest de la France. Marie-Bernarde Soubirous naît le 7 janvier 1844 près de Lourdes. Elle est l’aînée d’une famille de neuf frères et sœurs dont quatre sont morts en bas âge. Son père, François, est meunier avant de perdre son travail, ruinée, la famille nombreuse s’installe au lieu-dit « Le Cachot », une pièce insalubre et exiguë. Souffrant d’asthme très jeune, la frêle Bernadette sera envoyée en tant que servante à Bartrès, près de Lourdes en 1857 avant de revenir un an plus tard à Lourdes pour recevoir sa première communion. Durant cette année 1858, la jeune fille âgée de 14 ans va avoir dix-huit apparitions de la Sainte Vierge. Le miracle se produit pour la première fois le 11 février à la grotte de Massabielle et se renouvelle jusqu’au 16 juillet 1858.
Deux ans après les apparitions, Bernadette entre en tant que pensionnaire à l’hospice des Sœurs de la Charité de Lourdes. Sa vocation religieuse s’affermit et en 1864, elle commence son postulat à Lourdes puis quitte ses Pyrénées natales pour rejoindre le couvent Saint-Gildard de Nevers en 1866. En octobre 1867, elle formule ses vœux et devient sœur Marie-Bernard. Durant treize années, la vie de Bernadette Soubirous sera jalonnée de souffrances liées à son état de santé précaire et au traitement sévère de ses supérieures. Elle offre ses souffrances pour le monde en priant inlassablement la Vierge Marie et apporte soin et réconfort aux malades à l’infirmerie. Alitée de longs mois suite à une maladie pulmonaire grave, elle s’éteint le 16 avril 1879, à seulement 35 ans. Dans son dernier soupir, elle murmure : « Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour moi, pauvre pécheresse ».
Le corps de Bernadette Soubirous est exhumée de son cercueil en 1909, 1919 et 1925 en vue de son procès de béatification. Demeuré inexplicablement intact, son corps est conservé à la chapelle Saint-Gildard, à Nevers. Sainte Bernadette est canonisée en 1933 par le pape Pie XI en raison de sa foi et de l’exemplarité de sa vie religieuse et non des apparitions dont elle fut témoin. Sa fête est célébrée le 18 février. Elle est la sainte patronne des bergers, des personnes pauvres, des personnes malades et… des colocataires !
Prière à sainte Bernadette Soubirous
« Pour mettre dans tes pas mes pas trop hésitants, s’il te plaît, Bernadette, prête-moi tes sabots !
Ils sont pour moi symbole de bon sens, d’esprit d’humilité et de simplicité. Et tu sais bien, hélas, que tout cela me manque.
S’il te plaît Bernadette, prête-moi tes sabots !
Tu allais ramasser le bois qui fait la flamme et réunit les hommes en les réconfortant, pour que je puisse aussi réchauffer ceux qui ont froid et éclairer ceux qui ont besoin d’un sourire, s’il te plaît Bernadette, prête-moi tes sabots.
Peut-être tes sabots seront-ils trop petits pour moi. Ce sera très bien ainsi ! Cela me rappellera que je suis limité, que je ne connais pas tout, que je peux tomber et me relever…
S’il te plaît Bernadette, prête-moi tes sabots.
Pour aller vers Marie avec plus de confiance, pour découvrir l’eau vive offerte aux assoiffés, pour accueillir le Pain que Dieu nous donne, s’il te plaît Bernadette, prête-moi tes sabots.
Pour monter vers le Père qui m’attend et qui m’aime, pour marcher sur la route avec mes joies et mes peines, pour entrer dans la fête tout au bout du chemin, tout en te demandant de me donner la main, s’il te plaît Bernadette, donne-moi tes sabots ! Ainsi soit-il. » Marie-Louise Pierson