Vitraux des fonts baptismaux

Du psaume 41
Du psaume 41

Cette prière du psaume 41 : « comme un cerf altéré soupiré après les sources d’eau vive. Ainsi mon âme soupire après toi mon Dieu » nous redit bien que le baptistère est le lieu de la première rencontre de l’homme avec Dieu.

St-Hilaire de Poitiers a baptisé St-Martin de Tours, patron de la paroisse

Né dans une noble et riche famille païenne d’Aquitaine, ce jeune homme était doué pour les études, mais la question du sens de la vie le tourmentait. Où se trouve le bonheur pour l’homme ? A quoi sert d’exister si l’on doit mourir ? Y a-t-il un Dieu ? Déçu dans ses lectures, il découvre un jour ce passage de la Bible « Je suis celui qui est » et s’enthousiasme. Mais la mort reste une idée insupportable. Il trouvera le plein rassasiement de sa faim spirituelle dans l’Évangile de saint Jean, l’évangile de l’Incarnation et de la Résurrection. A trente ans, il demande le baptême. Son envergure le désigne à l’attention des fidèles.

Il est élu évêque de Poitiers, rencontre saint Athanase d’Alexandrie, alors en exil en Gaule à cause de l’hérésie arienne. Combattant à son tour cette hérésie, il est exilé en Phrygie (*) et découvre la théologie grecque. De retour en Gaule, il fera triompher à la fois l’orthodoxie et la paix religieuse. En accueillant saint Martin, pour fonder le monastère de Ligugé, il favorisa l’instauration du monachisme en Gaule. Dans son magistral « Traité sur la Trinité », il a le premier fait entrer, dans la langue latine, les subtilités et les délicatesses de la langue grecque. De tous les Pères Latins, il est celui dont la pensée est la plus proche des Pères Grecs.

Hilaire fut, au milieu du IVe siècle, le premier évêque de Poitiers connu avec certitude et l’un des grands auteurs chrétiens. Exilé pour avoir défendu la foi trinitaire dans une Gaule acquise à l’arianisme, il rédige son ouvrage le plus connu, le De Trinitate, et revient d’Orient pour finir ses jours à Poitiers en 367 ou 368.

Du pape Benoît XVI, audience du 10 octobre 2007:

Probablement né païen en 310, dans une famille aristocratique locale, il se convertit à l’issue d’un processus de recherche de la vérité. Elu évêque de sa ville natale en 353, il s’opposa à l’arianisme qui niait la nature divine de Jésus-Christ, ce qui lui valut trois ans plus tard d’être exilé en Phrygie sur ordre de l’empereur Constantin. Ce dernier avait embrassé les décisions du synode de Béziers majoritairement composé d’ariens. L’empereur étant mort, Hilaire put rentrer à Poitiers en 361, où il mourut six ans plus tard.
Dans son œuvre principale, De Trinitate, Hilaire expose son « cheminement personnel vers la connaissance de Dieu et démontre que l’Écriture atteste avec clarté la divinité du Fils, sa ressemblance au Père dans l’Évangile comme dans l’Ancien Testament qui dévoile le mystère du Christ ». Le Saint-Père a ensuite rappelé que le saint évêque « a développé sa théologie trinitaire à partir de la formule baptismale même donnée par le Père : au nom du Père, du Fils et de l’Esprit ».
Saint Hilaire offre aussi des règles de lecture de l’Évangile, écrivant aussi, a précisé le Pape, que « certaines pages de l’Écriture annoncent Jésus comme étant Dieu, tandis que d’autres soulignent son humanité… Des passages montrent sa préexistence aux côtés du Père…, rapportent son incarnation et jusqu’à sa mort…et sa résurrection ».
« Malgré sa ferme opposition aux ariens -a précisé le Pape- Hilaire était conciliant avec ceux qui acceptaient de confesser que le Fils était à l’image du Père en essence, tout en s’efforçant de les ramener à la foi véritable : non seulement ressemblance mais égalité…dans la nature divine ».
« Dans un esprit de conciliation – a-t-il ajouté – il cherchait à comprendre ceux qui ne parvenaient pas » à la vérité, « et il les aidait avec patience et intelligence théologique à atteindre la foi authentique en la divinité de Jésus ».
« Étant tout amour, Dieu est en mesure de communiquer sa pleine divinité au Fils », a conclu Benoît XVI. « En assumant la nature humaine, le Fils s’est uni à tout homme… ce pour quoi la voie vers le Christ est ouverte à chacun de nous… s’il y a conversion personnelle ».
La première évangélisation fut l’œuvre de St Hilaire (
+ 368), évêque de Poitiers

Vitrail représentant Jésus baptisé au Jourdain

En entrant dans les eaux du Jourdain, Jésus a sanctifié les eaux du baptême pour que ceux qui y entrent à sa suite soient sanctifiés par Lui.

St Rémi

Né aux alentours de l’an 437, Remi est issu d’une bonne famille gallo-romaine de la région de l’actuelle Champagne. Sa mère était sainte et il bénéficie d’une très bonne éducation. Il devient évêque très jeune par le souhait du clergé et de la population et endosse parfaitement son rôle grâce à ses qualités d’orateur et sa connaissance approfondie des écritures. Par d’habiles manœuvres politiques, il convertit les Francs, dont le roi Clovis se fait baptiser de ses mains. Il aura à cœur d’évangéliser le royaume divisé pendant toute sa vie et de venir en aide aux malades et aux pauvres. Son ministère d’évêque dure plus de 70 ans, un record pour l’époque, et il meurt très âgé en 533.

“Le Seigneur ne nous a pas établis pour dominer sur le peuple, mais pour le conduire avec douceur « , dit Saint Remi dans une lettre à ses frères évêques. 

La naissance de Saint Remi aurait été annoncée à sa mère sainte Céline, par un ermite nommé Montanus, prédisant l’enfantement d’un “garçon d’un rare mérite”. Le nom de Remi ou Remedius signifie d’ailleurs remède. Né dans une famille gallo-romaine de bonne position sociale, il bénéficie d’une excellente éducation, comme en témoigne le style riche et érudit qu’il utilise dans ses lettres. Vers 20 ans, il se retire du monde pour étudier et mener une vie de prière. Sa réputation grandit et lorsque l’évêque de Reims décède, le clergé et la population de Reims lui demandent d’accepter la charge tandis qu’il n’a que 22 ans, et n’est même pas ordonné prêtre. Son frère est déjà évêque de Soissons. Il fonde alors plusieurs diocèses et commence à faire de l’évangélisation son cheval de bataille. Habile orateur, fin connaisseur des écritures, exemple de diplomatie, il sert de médiateur dans de nombreux conflits entre royaumes ennemis, à l’époque où l’empire romain se désagrège. Lors de l’avènement au trône de Clovis, il lui envoie un message qui lui demande : “Soulage tes concitoyens, secours les affligés, protège les veuves, nourris les orphelins”.

Reims étant au centre du royaume des Francs, il prête habilement allégeance au roi Clovis en échange du respect du monarque à l’égard de l’Eglise. On connaît l’histoire de Clovis à la bataille de Tolbiac contre les Alamans, qui avait promis de devenir chrétien comme son épouse s’il remportait la victoire dans cette célèbre phrase : « Dieu de Clotilde, si tu m’entends, ma conversion contre une victoire ! ». Ayant remporté la victoire, il tient promesse et se fait alors baptiser par Remi, évêque de Reims, le soir de Noël 496. C’est là que l’évêque le tient dans les fonds baptismaux et déclame cette non moins célèbre réplique, en s’adressant au roi : “Dépose tes colliers, Sicambre, adore ce que tu as brûlé, brûle ce que tu as adoré”. C’est depuis cette date que tous les rois de France, à quelques exceptions près, seront sacrés à Reims. 

Après le baptême de Clovis, saint Remi restera l’un des conseillers écoutés du roi jusqu’à sa mort et l’histoire du vase de Soissons, rendu par le roi à la basilique de Reims, témoigne des bons rapports que les deux hommes entretenaient. Clovis accorde des terres à Remi pour bâtir plusieurs églises. Remi sera par ailleurs l’un des artisans, en Gaule, du retour à la vérité chrétienne des Burgondes et des Wisigoths, peuples contaminés par l’arianisme. Il n’aura de cesse de propager la vraie foi. Il s’affaire également à créer et consolider les sièges épiscopaux et à fonder des établissements de charité pour les malades et les pauvres. Peu à peu, une réputation de thaumaturge se crée autour de lui. Après plus de 70 ans de ministère, il meurt très âgé, en 533.

Prière de Saint Hilaire « C’est à Toi que je dois consacrer l’occupation principale de ma vie » 

« Ô Père, Dieu tout-puissant, J’ai bien conscience que c’est à Toi que je dois consacrer l’occupation principale de ma vie. Que toutes mes paroles et mes pensées s’entretiennent de Toi. Car ce don de la parole que tu m’as accordé ne peut pas me rapporter un plus grand bienfait que celui-ci : te servir par la prédication et montrer qui tu es. Tu es le Père, celui du Fils unique de Dieu. Je dois le montrer soit au monde qui l’ignore, soit à l’hérétique qui le refuse. Ma volonté n’a pas d’autre raison d’être ; du reste, je dois implorer la grâce de ton assistance et de ta miséricorde, pour que tu gonfles du souffle de ton Esprit les voiles déployées pour Toi par notre profession de foi et que tu nous pousses dans cette course de la prédication… Accorde-nous donc le sens exact des mots, la lumière de l’intelligence, la noblesse du langage, l’orthodoxie de la foi ; ce que nous croyons, accorde-nous de l’affirmer aussi. C’est-à-dire, puisque nous connaissons par les prophètes et les Apôtres un seul Dieu, Toi, le Père, et un seul Seigneur, Jésus-Christ, qu’il nous soit donné aujourd’hui, contre les hérétiques négateurs, de te célébrer comme étant Dieu, mais non un Dieu solitaire, et de prêcher ce Dieu sans commettre d’erreur. Amen. »

Prière pour la charité avec Saint Remy

Saint Remi, vous écriviez à Clovis : « Secourez les malheureux, protégez les veuves, nourrissez les orphelins… Que votre tribunal reste ouvert à tous et que personne n’en sorte triste ! Toutes les richesses de vos ancêtres, vous les emploierez à la libération des captifs et au rachat des esclaves. Admis en votre palais, que nul ne s’y sente étranger ! Plaisantez avec les jeunes, délibérez avec les vieillards ! » Apprenez-nous à agir ainsi. Amen.